Une histoire d'assurance...
En ces temps étranges et incertains, où les avis fusent aussi vite que les microbes, un mot issu d’un langage technique refait surface : l’ultracrépidarianisme. Sous ses grands airs de concepts philosophiques, ce mot à rallonge exprime le comportement humain (qui ne date pas d’hier) qui consiste à donner son avis sur des thématiques qui nous échappent complètement et dont nos compétences laissent grandement à désirer. Mais que voulez-vous, l’être humain est un animal social et la parole, qu’on lui a attribuée, se doit apparemment d’être utilisée à fond.
Pour revenir à notre mot, il vient directement de la locution latine “Sutor ne supra crepidam”, qui signifie littéralement : « Cordonnier, pas plus haut que la chaussure », et équivaut à l’expression moderne “parle de ce que tu connais ou moukav’ sévère”.
En 2019-2020, la notion a connu un regain d’intérêt avec l’apparition de cette chère grippe mondiale qui nous a projetée directement dans un scénario de SF apocalyptique. Bruce Willis, qu’attends-tu pour nous venir en aide, Yippie Kay Yah quoi. Bref, cette fameuse Covid, puisqu’entre temps elle à changée de genre, est initialement peu connue du grand public, mais rapidement commentée avec assurance par nombre de spécialistes en tout genre. Politiciens, coiffeurs, journalistes, garagistes, musiciens, médecin, bref tout le monde a une/la solution. Vivement un grand Briefing pour que vous nous sortiez de là les mecs !
« Je ne suis pas médecin, mais je pense que… ». Sacré tweeter, je crois bien que c’est le seul piaf qui me donne parfois envie d’acheter un lance pierre. Quoi qu’il en soit, il est intéressant d’étudier ce phénomène où les moins qualifiés surestiment leurs compétences.
Encore une fois, ce penchant humain n’est pas récent mais prend réellement son envol dans le contexte actuel, pour le plus grand bonheur (ou pas selon les humeurs du jour) de nos oreilles à l’affut d’un quelconque divertissement, devenu si cher à nos routines monotones.
Il est temps pour moi de ne pas dire plus que ce que je ne sais. Si vous voulez vous rencarder sur le sujet (afin de briller au prochain apéro visio) je vous laisse entre les mains expertes des psychologues américains Dunning et Kruger qui ont bien développé notre affaire. En vous souhaitant un bon début d’année,
Kiss, LUTT.