30 ans d'histoire...
Créée en 1992, l’association fait partie de ces structures militantes et professionnelles du canal historique. Cependant, si le projet global et la construction du secteur date de cette époque, dès 1986, c’est par une entrée artistique de création pure que les Zuluberlus se font connaitre à Colombes et en Île de France.
Dès 1991, ils animent de façon informelle un café-concert dans une cité « Au rendez-vous des artistes ». Puis très vite se succèdent la remise en forme du Cadran qui devient Omnibus (à Colombes dans les Hauts de Seine), les émissions de TV «Salut Manu », une série de JT et un travail de fond avec Frédérique Bredin et le Ministère de la jeunesse et des sports. À noter une participation du groupe au concert de SOS racisme, place de la République en 1992 devant 100 000 personnes…
L’artistique nourrit la diffusion qui permet l’accompagnement, l’élan musical et l’envol.
L’association rentre dès lors dans un processus de structuration large du secteur qui deviendra celui des musiques actuelles en participant à la création de tous les réseaux (Fédurok, Réseau 92, Actes IF, Le Rif …) en suivant son objet et ses valeurs, la création et la promotion musicale et culturelle.
L’association se situe, déjà et dès lors, contre les évidentes dérives culturelles et commerciales, au service des artistes, du et des publics.
De 1992 à 2002, l’association mènera une forte action de découverte de talents grâce à la diffusion, en hissant de façon autonome et originale le Cadran Omnibus en salle de référence en région. Cette salle mythique a vu se produire des artistes comme J.Hendrix, J.Cliff, les Yardbirds, Dutronc, Jonasz ou Polnareff entre 1966 et 1969.
Si les têtes d’affiches et les coups de programmation furent nombreux, c’est aussi à Colombes que se sont développés de futurs groupes reconnus et non des moindre comme Tryo, Louise Attaque, Sinsemilia, Diams… et Pierpoljak, l’enfant du pays.
À tel point qu’en 1998, le Cadran devient une des premières scènes régionales à être conventionnées SMAC et la seule qui ne soit pas portée par la commune mais par une association.
L’originalité et la limite viennent également du montage juridique entre un patron de bar et une association culturelle. Avantage, l’ouverture permanente et l’action quotidienne, accompagnement scénique, tournage de clips, résidence…
Dans les meilleures saisons, le Cadran-Omnibus proposait environ 80 concerts à l’année avec trois formations au minimum par concert. Le concept des soirées 109 était né.
Bien avant l’évidence des dérives actuelles, les Zuluberlus dénonçaient déjà le peu de cas réservés au développement de jeunes talents par la profession naissante et les collusions malsaines avec les tourneurs et autres maisons de disques sous l’œil bienveillant des pouvoirs publics.
Les premiers monopoles d’usage assortis à de forts effets d’éviction voyaient le jour.
2002 est une année « tournant » pour les Zuluberlus, puisque la lassitude de la lutte contre la limonade et l’arrivée d’une nouvelle municipalité brouillent alors fortement les cartes. De plus les nouvelles normes de sécurité des salles de spectacle ne nous permettent plus d’accueillir du public en l’état. L’association se saisit de cette occasion pour défendre ce projet sous un nouveau jour et profite de la préfiguration d’un nouvel omnibus commandée par le DAC en place. Cette étude, menée à terme, avec succès, a été rendue caduque par l’instauration d’un couvre-feu en centre-ville. Les goûters concerts ne correspondaient pas à la philosophie du moment pour l’association.
Une nouvelle préfiguration nous est alors commandée par la MJC de Chaville. Ainsi se profile et existe pendant deux ans la Salamandre. Copier/coller du savoir-faire de l’association dans un univers sensiblement différent dans le sud du département.
Succès pendant deux saisons jusqu’à une tentative de récupération du travail de la part de la MJC. Départ des Zuluberlus. Il est à noté qu’après des années de balbutiement la MJC/Salamandre est devenu membre du Réseau 92 et tente aujourd’hui de créer une association autonome de la MJC pour gérer la programmation des soirées… sur le modèle proposé par les Zuluberlus il y a environ 10 ans.
Exit donc la diffusion pour les Zuluberlus, excepté une programmation annuelle à l’Avant Seine de Colombes. Nuit du Reggae, Rock au féminin, No one is innocent…
Les Zuluberlus sont alors sur les routes avec Le Jamaïca all stars, Marousse et Pierpoljak.
Colombes brille d’une autre façon à travers le monde de 2004 à 2008.
La majorité municipale bascule à gauche, les musiques actuelles et la réouverture du Cadran sont une priorité. Une nouvelle politique culturelle se dessine et place le spectacle vivant et les musiques au centre du débat puis du cyclone.
En 2011, les Zuluberlus signent une convention annuelle d’objectifs avec la municipalité portant sur l’organisation de 10 soirées « Musiques actuelles », (c’est le grand retour des soirées 109 mais cette fois-ci au Tapis rouge) ainsi que la fête de la musique « version festival » 8 scènes, 40 formations, 150 musiciens.
2014 est l’année de tous les changements et de tous les dangers, en effet la convention d’objectif signée avec la ville ne porte que sur les “Soirées 109” et ne tient pas compte des ateliers jeunesse ni de la fête de la musique. Le budget est également revu à la baisse. L’association accepte tout de même le défit. Suite au changement de municipalité (de gauche à droite) la ville décide de ne pas renouveler la convention d’objectif.
La diffusion est un axe majeur du projet, en perdant la convention c’est cette mission de grand intérêt qui est mise à mal.
Entre 2016 et 2018 Les Zuluberlus vont alors d’une part mener un combat politique à Colombes pour faire entendre leur voix et celle de tous leurs adhérents mais également développer d’autres actions au niveau du départemental et régional.